Philogène PARMENTIER est né le 6 janvier 1878 à Prouzel
Fils de Philémon Parmentier, papetier et de Lucienne Philomène Lefèvre, ouvrière de fabrique. Ses parents habitent Prouzel.
Il a un frère ainé Médard né en 1874 et une jeune sœur Charlotte née en 1879
Engagé volontaire pour 4 ans en octobre 1896 à l’âge de 18 ans au 51ème RI de Beauvais. Il quitte ce régiment comme 1ère classe en 1900. Il passera ensuite dans la réserve de l’armée active.
De retour à la vie civile, il se marie le 28 avril 1902 à Bacouel avec Jeanne Juliette BOYAVAL née le 13 juin 1881 à Bacouel. Il devient donc le beau-frère de Paul BOYAVAL qui trouvera la mort également durant la guerre 14/18.
En 1906, le couple travaille à Bacouel chez Dousinelle, lui comme domestique et sa femme Jeanne Juliette comme tisseuse. En 1911, le couple a repris une ferme dans la Vallée Accart et tous deux exercent comme cultivateurs
Ils ont trois fils : Liévin né le 2 juillet 1902, Médard né en 1904 et Marcel né en 1910.
Leur neveu André Boyaval (fils de Paul) né en 1895 travaille chez eux comme ouvrier agricole. Ce dernier sera affecté durant la guerre dans différents régiments de zouaves.
En août 1914, Philogène Parmentier est rappelé au 12ème RIT (régiment territorial d’Infanterie) à Amiens.
Après une courte période d’instruction, le 12ème RIT se voit confier la surveillance de la région s’étendant de la Lys à la Mer du Nord, plus précisément entre Saint Omer et Hazebrouck.
Ensuite, c’est la retraite et le 12ème recule pour assurer la défense d’Amiens puis de Rouen.
A partir de septembre 1914, suite à la victoire de la Marne, le régiment avance de nouveau et on le retrouve entre Arras et Bapaume, plus précisément à Morchies près de Beugny où il subit de lourdes pertes.
Cette région est ma région natale et c’est avec beaucoup d’émotion que je constate qu’un Bacouellois est venu combattre sur les terres de mes ancêtres. (Marc BULCOURT, originaire de Frémicourt entre Beugny et Bapaume)
Il repart ensuite combattre auprès de nombreux autres régiments de territoriaux dans la région de Bucquoy où de violents combats se déroulent.
Le 12ème RIT est ensuite relevé et revient dans la région de Blangy fin octobre 1915 où il défend le Bois de Gentelles.
Début novembre, il est ensuite acheminé en Belgique dans la région de Nieuport où il est chargé de garder les passages sur l’Yser.
De nombreuses attaques allemandes causent de très lourdes pertes à tous les régiments qui stationnent dans cette région et de nombreux Bacouellois combattrons dans cette région. Deux d’entre eux y ont trouvé la mort (Eugène Delarue à Lombaertzyde en novembre 1914 et Adrien Baledent à Lizerne en avril 15).
Philogène Parmentier sera blessé griévement par des éclats d’obus lors d’un bombardement le 9 mai à Nieuport. Il y aura 9 tués et 32 blessés dans sa compagnie ce jour-là.
Il est touché à la fesse, au mollet et au pied droit et il est évacué à Adinkerke puis à l’hôpital de Calais puis à Berck. Il ne rejoint son régiment que le 18 août 1915.
Hormis entre le 20 août et le 27 octobre 1915, période durant laquelle le régiment de Philogène Zénoble Parmentier est affecté à la défense de Calais, le 12ème RIT occupera cette région nord-ouest de la Belgique toute l’année 1915.
Il occupe la région de Meenstraat Hetsas à partir du 31 décembre 1915 après avoir occupé la région de Nieuport à l’embouchure de l’Yser. Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1916, le 12e territorial, en liaison, à gauche, avec l’armée belge, occupe les positions près de l’écluse de Het-Sas.
Extrait de l’historique du 12ème RIT :
Le secteur est marécageux, les sacs à terre s’entassent pour former des parapets que le bombardement bouleverse sans cesse. Dans ces déplorables conditions, le 12e arrête l’ennemi, le 24 janvier 1916, à l’écluse d’Het-Sas. Son passage dans ce secteur est marqué par 45 tués. La 87° D I est, dans les termes suivants, citée à l’ordre de l’armée par le général Hély d’Oissel : « Chargée, sous le commandement du général Joppé, pendant les plus mauvais mois de l’hiver, de la défense d’un secteur que les intempéries, le terrain marécageux, les bombardements répétés et intenses de l’ennemi rendaient particulièrement difficile, a donné des preuves constantes du superbe esprit de devoir et de dévouement qui l’anime tout entière ».
Et le général Joppé ajoutait : « Bretons, Normands et Picards, vous resterez dignes de votre glorieux passé et vous tiendrez comme vous l’avez fait jusqu’ici sans défaillance, aussi longtemps qu’il le faudra, avec une foi absolue dans la victoire prochaine. »
C’est dans cette région, près de l’écluse d’Het-Sas que Philogène sera tué le 26 janvier 1916 au cours d’une des nombreuses tentatives de l’armée allemande de franchir l’Yser.

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Troupes près de l’écluse d’Het-Sas en 1916

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Écluse de Boezinge Het-Sas Sur l’Yser en 2016

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Position de l’écluse d’Het-Sas sur l’Yser

Il laisse une veuve et trois orphelins.
Il repose depuis au cimetière de Bacouel où il a été honoré le 11 novembre 2015 ainsi que les autres Bacouellois reposant dans leur village, lors d’une cérémonie émouvante.

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