Le 2 août 1914, Bacouel regroupe  des soldats et le 4 la guerre est déclarée. A partir d’octobre, les soldats en partance pour le front se succédèrent, de même que les états majors.

Dans cet arrière du front, c’est un va et vient presque continuel, avec des alternatives d’espoir et de crainte ; sur la route qui longe le parc, un défilé de voiture, de canons, d’autos et de camions jusqu’en 1918 où a lieu l’évacuation d’Amiens, le 28 mars. Le lendemain 29, chez les sœurs, les novices partent pour Grémonville, ainsi que les Sœurs de différentes maisons évacuées et qui étaient passées par Bacouel.

            Ne restent à Bacouel que les quelques Sœurs qui le souhaitent. La maison n’est pas sûre et ,de jour comme de nuit, il faut se résigner au bruit du canon qui gronde aux environs, des bombes tombent qui éclatent autour du château et des obus à longue portée qui passent au-dessus ; l’ennemi vise surtout les gares de Bacouel et de Prouzel qui sont, la première : gare de ravitaillement, la seconde : gare d’embarquement.

                Dans le parc et dans le noviciat, le 1er mai, s’installe l’ambulance 14/8 destinée aux soldats atteints par les gaz. Tout un matériel est apporté et des tentes se dressent un peu partout ; de jour en jour il en surgit de nouvelles, de toutes dimensions, depuis les deux grandes Bessonneaux, 38 m de long sur 17 de large, les moyennes Dixson de 20 m de long, au nombre de 8 jusqu’aux petites Tortoises  ( 8 m de long ) au nombre de 11. Il y a une tente spécialement dédiée aux Noirs !

            Le 18 mai, l’ambulance compte 200 gazés plus ou moins atteints. Le service est assuré par un certain nombre de docteurs et 9 prêtres infirmiers. Il est mort une trentaine de soldats jusqu’au 25 juillet. Leurs restes sont exhumés au commencement de février 1920. Dans la pensée des chefs, l’ambulance devait être plus conséquente : on l’avait faite pour 1.200 gazés. On a élargi les allées du parc, ouvert une nouvelle porte sur la route de Conty pour les sorties et édifié une baraque Adrian pour les opérations pressantes. Heureusement toutes ces précautions furent inutiles.

                Le 14 juillet ne passa pas inaperçu et on le fêta avec concert et dîner. A partir de cette date, le nombre de gazés diminua considérablement, et vers la fin du mois l’ambulance s’en alla par pièces et par morceaux

            Le calme revint, puis ce fut l’armistice et le retour du noviciat le 17 décembre 1918.

On tracera les plans d’un  monument aux morts qui sera érigé en 1921.

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