Des soldats allemands, faits prisonniers à Attichy, sont ramenés à Saleux puis incarcérés à la Citadelle d’Amiens. C’est là que le fermier M. Van Overbecke ira pour bénéficier de la force de travail de ces prisonniers allemands. Il reviendra à Bacouel avec Gérard Schmidt de Dresde qui sera affecté à la ferme Frion, et avec Werner Boxberg de Wipperfûrth, à qui on aménagera  une chambre au dessus du fournil de la ferme Van Overbecke.  En Allemagne, Werner était ouvrier dans une usine d’ampoules ; maintenant les deux prisonniers travaillent aux champs et font fonctionner les batteuses animées par une locomobile à vapeur. Ca se passe plutôt bien. A vrai dire, ces deux jeunes allemands, mobilisés de la dernière heure, ont obtenu ce qu’ils souhaitaient : sortir de cette guerre sans tirer un coup de feu ! des soldats de la Wehrmacht bien loin du fanatisme SS !

Yvonne Debroy reprend chaque jour le chemin de la ferme Van Overbecke où elle achète le lait de la famille. Elle y croise souvent le prisonnier allemand Werner Boxberg . Elle l’épouse en 1948 : les promis ont dû attendre que le fiancé ait eu 21 ans, âge de sa majorité.  Werner gardera la nationalité allemande ; tous les cinq ans, il devra renouveler son permis de séjour. Le jeune couple Boxberg trouve des livres en allemand à la papeterie située sur l’emplacement du centre Leclerc de Salouel ; c’est l’outil avec lequel Yvonne apprend peu à peu à lire et écrire l’Allemand.  A l’inhumation d’Yvonne, la famille Boxberg  viendra d’Allemagne et nous aurons le plaisir de leur remettre le petit fascicule qui raconte cette histoire

 Boxberg

Werner Boxberg a gardé ses bottes de soldat allemand

Gérard Schmidt, l’autre prisonnier, épousera Paulette Fournier, une autre jeune fille de Bacouel. Il trouvera un emploi de mécanicien à Pont de Metz et demandera sa naturalisation française. Le couple s’installera à Salouel puis à Amiens et donnera naissance à une nombreuse famille.