Louis CORROYER est né le 8 décembre 1882 à Saleux.

Il est le fils d’Arthur CORROYER, garçon de magasin et de Marie DEFLANDRE, ménagère.

Je n’ai pu recueillir d’informations sur ses jeunes années.

On le retrouve lors du conseil de révision en 1902, où on apprend, à la lecture de sa fiche matricule, qu’il habite à Amiens au 125 rue de la Voierie et qu’il exerce la profession d’employé de magasin comme son père.

Il effectue son service militaire à Amiens le 16 novembre 1903 à la 2ème  Section de Commis et Ouvriers de l’Administration (2ème  COA).

Il sera nommé caporal le 23/09/1905 et il sera démobilisé le 18/09/1906.

Il s’installe alors à Plachy Buyon où il se marie le 05/juin 1907 avec Marie Suzanne Louise PASCAL, couturière.

Il est affecté comme homme d’équipe à la Compagnie du Nord de 1907 à 1909.

Le couple déménage assez fréquemment et habite successivement à Prouzel de janvier 1910 à août 1912 puis à Amiens jusqu’en avril 1914, date à laquelle il revient s’installer à Plachy Buyon.

Lorsqu’éclate la guerre 14/18, Louis CORROYER a 32 ans et il est affecté dans la réserve active à la 11ème COA puis passe au 64ème RI le 2 décembre 1915.

Il n’a pas le temps de voir sa fille qui va naître à Plachy quelques jours après la mobilisation générale.

Il s’agit de Louise Andrée CORROYER qui nait le 22 août 1914. C’est le grand-père maternel, Eugène Alcidor PASCAL, papetier, qui, en raison de l’absence du père parti à la guerre, fera la déclaration de naissance à la mairie de Plachy Buyon.

 

Le 64ème RI, où est affecté Louis Corroyer en décembre 1915, est un régiment d’infanterie d’active composé de Bretons et de Vendéens qui ont déjà été engagés de nombreuses fois en première ligne depuis 1914 et dans les rangs duquel on ne dénombre pas moins de 5000 victimes depuis le début du conflit.

En 1915,   ce régiment a combattu à La Boisselle puis près d’Hébuterne entre Albert et Arras. Ensuite il part cantonner en Champagne et participe aux combats de la Butte de Mesnil et en décembre 1915, lorsque Louis Corroyer le rejoint, il occupe la Butte de Tahure.

Le 24 mars 1916, Louis Corroyer passe au 110ème RI.

Ce régiment provient de Dunkerque, Bergues et Gravelines et Louis Corroyer y retrouve les « Gars du Nord ».

Depuis le début du conflit, le régiment a participé à la défense des frontières belges en 1914 puis à la victoire de la Marne. En 1915, il a participé aux terribles combats de Champagne (Somme-Tourbe, Perthes-les-Hurlus, Les Eparges) puis dans l’Aisne dans le secteur du chemin des Dames.

En mars 1916, le 110ème est engagé dans les terribles combats dans le secteur du fort de Douaumont assiégé jusqu’en mars puis la région de Troyon Vandresse dans l’Aisne.

C’est là que Louis Corroyer le rejoint. Ce secteur se situe à 15 kilomètres au sud de Laon, ville occupée par les Allemands et une trentaine de kilomètres au Nord-Ouest de Reims, ville occupée par les Français.

Dans ce secteur vallonné, les allemands occupent les hauteurs et les tranchées françaises, à mi pente des buttes, sont des cibles faciles pour l’artillerie ennemie. Les pilonnages sont quotidiens et  les pertes françaises augmentent chaque jour.

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Aux environs de Troyon pendant la guerre 14/18

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Troyon de nos jours

 

Le 10 mai 1916, plusieurs faits peuvent expliquer la mort de Louis CORROYER.

 

  • La canonnade allemande est particulièrement importante ce jour-là et les positions du régiment sont pilonnées
  • En réplique aux tirs allemands, l’artillerie française bombarde aussi les positions ennemies mais les lignes étant très rapprochées, des obus de 58 français tombent dans les premières lignes françaises.
  • Une compagnie du 110ème RI est chargée de mener une attaque à la grenade sur une tranchée allemande mais elle est violemment repoussée à la mitrailleuse.

Ceci décrit le quotidien épouvantable des régiments d’infanterie de l’époque, peu épargnés par la hiérarchie militaire et surtout très démunis devant les moyens industriels de la guerre moderne.

Au soir du 10 mai 1916, le régiment compte 15 tués et 13 blessés.

Louis CORROYER est l’un de ces 15 soldats tués ce jour-là.

 

A-t-il seulement pu bénéficier d’une permission depuis août 1914 pour aller embrasser sa fille Louise ? Nul ne peut le dire à ce jour. Sa fille Louise sera adoptée par la nation le 11 mars 1920. Elle deviendra culottière (personne qui confectionne des culottes et des pantalons) et se mariera le 20 septembre 1934 à Plachy Buyon avec Henri Fuzellier, ouvrier de pisciculture né à Prouzel.

 

Louis CORROYER  repose désormais au cimetière de Plachy Buyon.

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Tombe de Louis CORROYER au cimetière communal de PLACHY BUYON

 

Son nom figure sur les monuments aux morts de l’usine de Bacouel où il a sans doute travaillé et sur le monument aux morts de la commune de Plachy Buyon.

 

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               Monument usine Siebold Dousinelle (Bacouel)

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Monuments aux morts

Commune de Plachy Buyon